1150 Là où tout a commencé
-« Des Anglais en Aquitaine?
Pas si nouveau! »
-« Brits in Aquitaine?
Not at all new!! »

Les nouveaux maîtres de la langue
Le duc Guillaume II de Normandie, appelé en Angleterre «William the Bastard» (Guillaume le Bâtard), devint ainsi «William the Conqueror» (Guillaume le Conquérant). Il évinça la noblesse anglo-saxonne qui ne l’avait pas appuyé et favorisa ses barons normands et élimina aussi les prélats et les dignitaires ecclésiastiques anglo-saxons en confiant les archevêchés à des dignitaires normands. On estime à environ 20 000 le nombre de Normands qui se fixèrent en Angleterre à la suite du Conquérant. Après vingt ans de règne, l’aristocratie anglo-saxonne était complètement disparue pour laisser la place à une élite normande, tandis qu’il n’existait plus un seul Anglais à la tête d’un évêché ou d’une abbaye. La langue anglaise prit du recul au profit du franco-normand.Guillaume Ier d’Angleterre et les membres de sa cour parlaient une variété de français appelé aujourd’hui le franco-normand, un «françois» teinté de mots nordiques apportés par les Vikings qui avaient, un siècle auparavant, conquis le nord de la France. À partir ce ce moment, le mot normand perdit son sens étymologique d’«homme du Nord» pour désigner un «habitant du duché de Normandie». La conséquence linguistique de Guillaume le Conquérant fut d’imposer le franco-normand, considéré comme du «françois» plus local, dans la vie officielle en Angleterre. Alors que les habitants des campagnes et la masse des citadins les plus modestes parlaient l’anglo-saxon (du vieil allemand), la noblesse locale, l’aristocratie conquérante, ainsi que les gens d’Église et de justice, utilisaient oralement le franco-normand, mais le clergé, les greffiers, les savants et les lettrés continuaient pour un temps d’écrire en latin.
Le françois de France, pour sa part, acquit également un grand prestige dans toute l’Angleterre aristocratique. En effet, comme tous les juges et juristes étaient recrutés en France, le «François» de France devint rapidement la langue de la loi et de la justice, sans compter que de nombreuses familles riches et/ou nobles envoyaient leurs enfants étudier dans les villes de France.
Le premier roi de la dynastie des Plantagenêts, Henri II (1133-1189), du fait de son mariage avec Aliénor d’Aquitaine en 1152, englobait, outre l’Irlande et l’Écosse, plus de la moitié occidentale de la France. Bref, Henri II gouvernait un royaume allant de l’Écosse aux Pyrénées: c’était la plus grande puissance potentielle de l’Europe. Par la suite, Philippe Auguste (1180-1223) reprit aux fils d’Henri II, Richard Cœur de Lion et Jean sans Terre, la majeure partie des possessions françaises des Plantagenêts (Normandie, Maine, Anjou, Touraine, Poitou, Aquitaine, Limousin et Bretagne). À ce moment, toute la monarchie anglaise parlait français (le «François»), et ce, d’autant plus que les rois anglais épousaient systématiquement des princesses françaises (toutes venues de France entre 1152 et 1445). Il faut dire aussi que certains rois anglais passaient plus de temps sur le continent qu’en Grande-Bretagne. Ainsi, Henri II d’Angleterre passa 21 ans sur le continent en 34 ans de règne. Lorsque, en 1259, Henri III d’Angleterre (1216-1272) renonça officiellement à la possession de la Normandie, la noblesse anglaise eut à choisir entre l’Angleterre et le Continent (France), ce qui contribua à marginaliser le franco-normand au profit, d’une part, du français parisien, d’autre part, de l’anglais.
987-1151

In the year 987, Aquitaine was far bigger than the kingdom of Hugues Capet, King of the Francs

La mort de Guillaume X, Duc d’Aquitaine |
Guillaume IX, duc d’Aquitaine….. Le troubadour…. le grand-père d’Aliénor.

Il est le fils de Guillaume le Troubadour, auquel il succède, et de Philippa, fille du comte de Toulouse Guillaume IV.Il s’allie contre la Normandie au comte d’Anjou Geoffroy le Bel. Tranquille sur sa frontière nord, il doit par contre longtemps guerroyer au sud pour contraindre son vassal d’Aunis, Isembert de Châtelaillon.Mal inspiré, il soutient avec le légat Girard d’Angoulême l’antipape Anaclet II, pendant cinq ans, à partir de 1130 et jusqu’à une entrevue avec Bernard de Clairvaux au château de Parthenay. Il meurt le 9 avril 1137, jour du Vendredi saint, au cours d’un pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle et prie dans ses dernières volontés son ami le roi de France Louis VI le Gros de bien vouloir consentir à marier son fils Louis à sa fille aînée, Aliénor. |
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